Revue de Presse

« Demain, vous allez signer avec votre voix », une start-up se lance dans la biométrie vocale

La start-up Whispeak lève 560.000 euros de fonds pour développer une solution sécurisée de reconnaissance du locuteur par la voix.

Avoir voix au chapitre. C’est un peu le leitmotiv de la toute jeune start-up lilloise Whispeak, spécialisée dans la biométrie vocale, laquelle vient de réaliser sa première levée de fonds de 560.000 euros. Son ambition : proposer une solution d’authentification par la voix, rapide et, surtout, en toute sécurité.

« Comme l’empreinte digitale ou la reconnaissance faciale, la voix fait partie de la personne. Demain, vous allez signer avec votre voix ! », explique Jean-François Kleinfinger, président de Whispeak. Cette voix possède un millier de caractéristiques qui la rend unique. « Avec l’appui de l’intelligence artificielle, on peut très vite et très facilement reconnaître ces caractéristiques et identifier une fausse voix », insiste-t-il.

Le marché du vocal estimé à 26 milliards d’euros d’ici à 2025

Avec la crise du Covid-19, les interactions à distance risque donc de devenir la norme pour quelque temps et la voix peut apparaître comme un vecteur privilégié d’échange avec les machines. « Aujourd’hui, il y a des micros partout et la voix, contrairement au visage, est insensible au masque », précise Jean-François Kleinfinger.

Après le développement de la biométrie digitale ou faciale, l’ère de la reconnaissance vocale a-t-elle donc sonné ? L’enjeu du business est colossal : le marché du vocal est estimé à 26 milliards d’euros d’ici à 2025, selon le cabinet Meticulous Research. Au sein de ce marché, le segment de la biométrie vocale doit connaître un taux de croissance de 100 % par an, passant d’une valeur estimée d’un milliard de dollars en 2019 à trois milliards d’ici à 2024.

En France, rares sont pourtant les entreprises qui se lancent sur ce marché. Depuis un mois, c’est le cas de Whispeak. Avec ses sept salariés, la start-up a décidé de passer à la vitesse supérieure après trois ans de développement au sein de l’incubateur Alacrité, situé rue du Faubourg de Roubaix, à Lille.

Etude avec le ministère de l’Intérieur

« Pour l’instant, notre outil sert à valider des transactions bancaires ou à permettre l’entrée dans une pièce. Nous démarrons aussi une étude avec le ministère de l’Intérieur sur la reconnaissance d’un locuteur à travers la voix. Cela pourrait faciliter les enquêtes », indique Jean-François Kleinfinger.

Pour cet ingénieur qui a travaillé dans la robotique, les « big data » ou la cybersécurité, le travail se résume à « vérifier qu’une clé correspond à une serrure ». Mais « la problématique de la sécurité nous tient aussi à cœur, affirme-t-il. Nous estimons qu’avec la digitalisation de l’économie, on ne doit pas sacrifier la sécurité à la fluidité. »

C’est pourquoi le logiciel se présente en mode SAS [c’est-à-dire en ligne], « pour n’avoir à stocker aucune donnée personnelle », avance Jean-François Kleinfinger. Et se mettre en conformité avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés.

(30/09/2020 – Source : 20Minutes)