Revue de Presse

La start-up lilloise spécialisée en sécurité, notamment dans le domaine des systèmes d’information, a développé une solution de protection des sites sensibles basée sur la surveillance des spectres radiofréquences.

La solution Horus permet de détecter les intrusions, grâce à l’analyse de l’environnement radiofréquence d’un site, comme ici lors d’une phase de test.

Intrusion, brouillage, vol de données, usurpation, … Pour la cybersécurité des sites sensibles (datacenters, aéroports, centrales nucléaires, raffineries de pétrole, etc.), les pare-feu et les règles de protection numérique traditionnelles sont nécessaires mais plus suffisants. « Dans une économie massivement digitalisée faisant une large place à des appareils connectés via des réseaux sans fil, le déclenchement d’attaques  de type radio est devenu très accessible« , explique Gauthier Traisnel, président et cofondateur de le start-up RFence. D’ailleurs, poursuit-il, « le nombre d’intrusions signalées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a augmenté de 37% entre 2020 et 2021, il y en a près de trois par jour !« 

Fondée il y a un an, RFence est le fruit d’un projet éponyme initié en 2019 par Alacrité, le générateur lillois de start-up qui accompagne les jeunes diplômés souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat, en leur proposant de travailler sur une idée formulée par un industriel. « Alacrité m’a soumis un besoin de marché identifié par la société ThinkRF, basée à Ottawa, à la suite d’un appel à projet des prisons canadiennes pour sécuriser leurs sites via la surveillance des radiofréquences« , raconte Gauthier Traisnel. Avec les trois collaborateurs recrutés, Nicolas Collier (technique), Victor Samain (commercial) et Damien Vialloux (recherche et développement), devenus cofondateurs, « nous avons compris, en étudiant le besoin pour mettre sur pied notre plan de dévelopement, que de nombreuses entreprises pouvaient être concernées et qu’un marché existait au-delà de la demande initiale« .

Une première solution dédiée à la « sécurité physique » voit ainsi le jour. Actuellement en phase de test et d’optimisation, la solution Horus permet, comme les caméras ou les barrières infrarouges, de détecter et de localiser, en extérieur, toute émission radio provenant d’un smartphone ou de n’importe quel objet électronique, traduisant une présence humaine non-autorisée ou suspecte. « Dans le prolongement de nos travaux, nous avons découvert de grosses négligences concernant les attaques par radiofréquences sur les systèmes d’information« , poursuit Gauthier Traisnel. En cours de développement, une version d’Horus dédiée à la cybersécurité permettra de « visualiser les communications des appareils connectés et d’identifier les potentielles menaces informatiques« . Comme pour la version initiale, le dispositif repose sur un réseau de capteurs et d’antennes reliés au logiciel sur un serveur dédié. « La solution pourra aussi être connectée aux autres outils utilisés par le DSI ou le RSSI pour assurer la sécurité informatique de son entreprise« , précise Gauthier Traisnel.

La suite ? Grâce à une récente levée de fonds de 1,3 M€, la start-up a engagé d’importants investissements, prioritairement autour de l’algorithme de la solution pour une analyse plus fine et géolocalisée de l’environnement radio. Elle entend aussi développer son réseau de partenaires (intégrateurs, distributeurs, fournisseurs), en France et à l’international, et signer une dizaine de clients cette année. Objectif : atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2024.

(juin 2022 – Source : IT for Business)