Revue de Presse

RFence surveille les sites sensibles par l'analyse des radiofréquences

La start-up lilloise vient de boucler un financement de 1,3 million d’euros pour sécuriser les sites sensibles en surveillant le spectre de radiofréquences via une analyse des communications sans fil. RFence va aussi pouvoir ajouter de nouvelles fonctionnalités à sa solution, notamment dans le domaine de la cybersécurité.

Un drone , un portable, un talkie-walkie ou tout autre objet électronique émet des ondes. C’est pourquoi RFence sécurise les sites dits sensibles en surveillant les radiofréquences de leur environnement via des boîtiers-capteurs installés au pourtour. Le logiciel, baptisé Horus, tisse une sorte de filet numérique capable de localiser en temps réel toute émission radio suspecte, signe d’une présence ou d’une tentative d’intrusion.

Créée par Gauthier Traisnel, Nicolas Collier, Victor Samain et Damien Vialloux au sein du start-up studio lillois Alacrité, la société vient de réunir 1,3 million d’euros pour améliorer ses algorithmes de détection et de localisation, mais aussi pour développer de nouvelles fonctionnalités en matière de cybersécurité. « Celle-ci sera plus axée sur l’analyse des comportements des appareils, pour voir quel type de data est envoyé et sur quel autre appareil, dans un milieu qui est plus compliqué à surveiller : l’indoor », détaille Gauthier Traisnel, président.

L’industrie 4.0 ciblée

Plus de la moitié de ce financement se fait en capital, souscrit par son associé Alacrité, le fonds d’amorçage Fira 2 de Finovam Gestion et le fonds d’investissement canadien Wesley Clover International, actionnaire d’Alacrité. Le reste est un prêt de Bpifrance. En juin prochain, RFence va lancer son produit par l’intermédiaire de distributeurs et d’intégrateurs, mais compte aussi étoffer ce réseau.

Au-delà des 11.000 sites dits sensibles en France : data centers, aéroports, centrales nucléaires, sites classés Seveso…, toute société au process très numérisé qui s’inscrit dans l’industrie 4.0 peut être une cible. « Une cyberattaque sur leur réseau informatique peut paralyser toute l’activité », souligne-t-il.

« Aujourd’hui, les entreprises se concentrent plutôt sur les intrusions physiques ou les piratages extérieurs sur leurs réseaux Internet, mais il y a un trou dans la raquette : la communication sans fil », ajoute-t-il. « Une surveillance par radiofréquence peut repérer un ordinateur qui fonctionne anormalement en pleine nuit et donc fait l’objet d’une cyberattaque via, par exemple, une clé USB introduite de manière malveillante à l’insu du personnel. »

Selon une étude de l’agence Gartner, « 25 % des cyberattaques passent par un objet connecté, qui peut aller du petit capteur jusqu’au téléphone en passant par un simple thermomètre », illustre Victor Samain. 

(18/05/2022 – Source : Les Echos)